L'armoire
- Attika Lesire
- il y a 3 jours
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Dans mon tiroir, la fièvre aux couleurs indigo,
Je brûle sans raison, je m’élève, je suis beau.
Tout devient clair, limpide, évident et magique,
Je parle, j’éblouis, tout me semble logique.
Dans un autre tiroir, j’invente des royaumes,
Je cours au bord des toits, je tutoie les atomes,
Je suis vaste, éclatant, débordant d’énergie,
Chaque instant me dévore, m’enlace, me trahit.
Plus bas, un tiroir sec où les visages fondent.
Ils m’ont suivi là-haut, je les oublie, immonde.
Ils m’aimaient exalté, vibrant, abondant.
Font face désormais au fantôme d'antan,
Leurs voix me dérangent, leur douceur m’oppresse,
Me vla retiré, inconnu à cette adresse.
Un tiroir plus profond murmure la fracture.
J’agis sans comprendre, sans filtre, sans structure
Je les blesse parfois, sans colère ni bruit,
Comme on ferme une porte au milieu de la nuit.
Et tout au fond enfin, un tiroir en silence,
Où je range la honte, le fouillis, mes absences.
Je recouds mal l’éclat, je mens que tout va bien,
Et je souris au monde, du vide plein les mains.
Je ne décroche plus, l'Humain peut s'éteindre,
Les appels, les élans, tout se heurte à m'éteindre.
Mes murs sont des remparts, mes portes des clochers,
Moi,
Retenu dans un puit pour l'éternité.
Attika Lesire.
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